Une fois jetés, que deviennent nos déchets?

Le Jeudi 19 Janvier 2017, la promotion de Master 2 ETE a eu l’opportunité de faire la visite du centre de tri Jacques Monod du SEVADEC à Calais.

Après s’être équipés en EPI (Équipements de Protection Individuelle), nous avons pu visiter le centre de tri et le centre de valorisation organique du SEVADEC.

M2 ETE 2017 en visite au SEVADEC

 


Pourquoi devons nous trier nos déchets ?

Outre la réglementation européenne qui nous impose de valoriser nos déchets, trier nos emballages est nécessaire pour différentes raisons :

  • Préserver notre environnement.
  • Maitriser le coût d’élimination en limitant une trop importante quantité de déchets à éliminer par enfouissement.
  • Trier pour recycler, afin d’éviter le gaspillage.
  • Et créer des activités nouvelles : la chaîne du tri permet à différents professionnels de collecter, de trier, de recycler, et donc de créer de nouveaux objets.

Le SEVADEC : Syndicat d’Elimination et la Valorisation des DEchets du Calaisis, a été créé par Arrêté Préfectoral le 2 juin 2000. Son rôle est de traiter et de valoriser les déchets collectés en porte-à-porte ou non. On distingue les emballages qui vont être envoyé en centre de tri et les fermentescibles qui vont être valorisé dans l’usine de biométhanisation.

Le centre de tri

Le centre de tri (d’une capacité de 11.000 tonnes de déchets par an) a pour but de valoriser la part des emballages résultant de la collecte sélective.

A l’entrée du centre de tri, un pont à bascule permet de peser les camions qui vont ensuite déverser leur contenu dans une aire de stockage prévue à cet effet, en attendant son traitement. Après réception sur le site, les déchets sont chargés dans la trémie d’alimentation munie d’un ouvreur de sac. Ils subissent une première séparation mécanique par un crible balistique qui permet de séparer les grands cartons et bâches plastiques (décartonneur) et de les acheminer vers un poste de tri et contrôle manuel.

La deuxième étape est le tri mécanique qui va séparer les corps creux (bouteilles, flacons, boîtes,…) des corps plats (papiers, petits cartons, journaux…). Cette séparation s’effectue à l’aide de 2 cribles balistiques : le premier va acheminer les corps creux vers une table de tri et le deuxième va acheminer les corps plats vers une autre table de tri.

L’étape suivante est le tri optique qui va permettre la séparation automatique des matières. En effet, les corps creux vont passer sous un scanner infra-rouge qui analyse et identifie la matière de chaque objet. Un signal est alors transmis pour envoyer un jet d’air comprimé qui renvoie l’emballage dans le bon canal.

Pour extraire les emballages métalliques, le process intègre un overband qui va capter les éléments ferreux (types conserves) et un courant de Foucault qui va récupérer automatiquement les éléments non ferreux (types cannettes aluminium).

Table de tri

Les déchets sont ensuite acheminés dans des cabines de tri où ils seront triés manuellement par des valoristes qui vont exercer avec minutie et dextérité un tri manuel. Ils corrigent ainsi les erreurs de tri en séparant les différents types de matériaux (bouteilles et flacons plastiques en P.E.T et P.E.H.D, boîtes métalliques et celles en aluminium, cartons, journaux et magazines, briques alimentaires (Tetra)) qui seront ensuite stockés en silos. Ces différents types de déchets  seront compressés en balles avant d’être chargés et transportés par camions vers les différents centres de valorisation.

 

 

Centre de valorisation organique du SEVADEC

Ce centre de valorisation est une usine de méthanisation des biodéchets (28 000 t/an), gérée en marché d’exploitation par la société OCTEVA. Il a été conçu pour traiter les biodéchets collectés chez l’habitant et ainsi réduire la part de déchets organiques destinés à l’enfouissement. La méthanisation des biodéchets permet la production d’une énergie renouvelable, le biogaz, et offre ainsi une réponse énergétique et écologique à la question du traitement des biodéchets. Ce procédé permet également d’intégrer les graisses issues de l’industrie agroalimentaire. Leur traitement est souvent complexe mais elles constituent un gisement important de biogaz valorisable en énergie. La méthanisation des biodéchets permet également de produire un compost de grande qualité répondant aux exigences de la norme NFU 44-051.

Cette usine transforme 27 000 tonnes par an de bio-déchets (dont 20% sont des déchets de jardin) en 11 000 tonnes de compost et près de 1 000 000 m3 de biogaz.

Le processus commence par le mélange dans le digesteur des bio-déchets précédemment déchiquetés et débarrassés des indésirables (verre, plastique, métal…) à des boues de fosses sceptiques et de stations d’épurations qui sont composés de bactéries très friandes de ce type de déchets. On y insuffle ensuite du gaz et on brasse pour homogénéiser l’ensemble. La température montera à 55°. La fermentation se fera sans oxygène, c’est ce que l’on appelle la fermentation « anaérobie ».

Le tout reposera 3 semaines avec un malaxage régulier, il en résultera une transformation des matières organiques en matières compost et en gaz.

Ce gaz composé de 50 à 70% de méthane sera collecté dans une cloche au sommet du digesteur puis mis sous pression dans des sphères dédiées. Il sera d’une part transformé en électricité et d’autre part utilisé par le digesteur pour le chauffage et le malaxage.

Au bout de ces 3 semaines, on en sortira un compost que l’on va devoir déshydrater avant de l’affiner et de le stocker environ 3 mois.

« L’habitant est le premier acteur de cette belle aventure … Sans lui, il ne peut y avoir de valorisation. »

 Article rédigé par Marie-Louise HNACEMA, étudiante de M2 ETE.